Jeune normalien, Maxime Lamotte avait été envoyé explorer les monts Nimba, en Guinée, en 1941. Il y initia des recherches quantitatives sur la faune des savanes d’altitude, recherches qui se poursuivirent jusqu’à l’indépendance de la Guinée. Ne pouvant les continuer, Maxime Lamotte trouva un terrain de recherche en Côte d’Ivoire, et y créa, avec Jean-Luc Tournier, une station d’écologie tropicale, dénommée « Lamto » (de « LAMotte » et « TOurnier ». Il y lança un ambitieux programme d’analyse quantitative d’un écosystème de savane, qui fit partie des grands projets français du Programme Biologique International (PBI), destiné à mieux connaître le fonctionnement et la capacité de production de matière vivante des grands types d’écosystème du globe. Avec le Professeur François Bourlière, il a animé la section française du PBI.
Maxime Lamotte a été l’un des pionniers de l’écologie française. Mais pas seulement. Elève de Georges Teissier et lié à Philippe L’Héritier, il fut à leur suite l’un des acteurs majeurs du développement, en France, de la Théorie Synthétique de l’Évolution. Professeur à l’Université de Paris (faculté des sciences) et Directeur du Laboratoire de Zoologie de l’Ecole Normale Supérieure à partir de 1957, il y a créé au début des années 60 un troisième cycle d’écologie et un troisième cycle de génétique quantitative et appliquée. Lorsque le CNRS a créé, en 1976, une Commission d’Écologie, Maxime Lamotte en fut élu président.

Pour en savoir plus

Maxime Lamotte sur Wikipédia

  • LAHOREAU, G., 2008. L’environnement à l’ENS. L’Archicube, 4 : 102-111.
  • LAHOREAU, G. & BLANDIN, P., 2008. Maxime Lamotte (1939 s), ou la modernité d’un grand naturaliste. L’Archicube, 5 : 123-141.
  • BLANDIN, P., GÉNERMONT, J. & ROY, R., 2009. LAMOTTE (Maxime). In : Notices nécrologiques. L’Archicube, 5bis. Numéro spécial : 108-115.
  • BLANDIN, P., 2010 [2009]. Écologie et évolution : Maxime Lamotte à la recherche d’une synthèse. Bulletin de la Société Zoologique de France, 134 (1-2) : 73-83.

L’Archicube est la revue de l’Association des anciens élèves, élèves et amis de l’Ecole Normale Supérieure. A la suite de la disparition de Maxime Lamotte, en 2007, L’Archicube a consacré plusieurs articles à son œuvre. La Société Zoologique de France a organisé une journée d’hommage scientifique à celui qui fut l’un de ses grands présidents, et a publié les textes issus de cette journée.